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mercredi 14 novembre 2007

EASTON ELLIS Bret, Less Than Zero, 1985, par Tristan

Catcher in the Rye for the MTV generation” – USA Today

 

C’est l’histoire d’un étudiant en première année qui, pour Noël, retourne à LA, auprès de sa famille et de ses amis; ils sont tous riches, habitent Beverly Hills, ont des parents divorcés et absents qui travaillent dans le cinéma, et conduisent trop vite des voitures de luxe. Clay retrouve sa petite amie et ses amis d’enfance et il se rend à des soirées et tout le monde boit et prend de la coke et baise et porte des fringues de créateur et finalement tout le monde s’ennuie et personne n’est heureux, mais personne ne peut l’avouer, et tout le livre est écrit à la première personne avec ce genre de phrase froides et impersonnelles et avec plein de « et », et à la longue, c’est aussi un petit peu répétitif et vain et ennuyeux, comme la vie de ces petits cons.

 

Less Than Zero, c’est L’étranger meets MTV. Clay, le Meursault de Bret Easton Ellis vit dans un monde superficiel et qui fonctionne en vase clos; l’argent y coule à flot et l’absence de limites matérielles donne l’illusion d’une absence de limites légales ou morales. Ce monde n’est pas immoral, il est amoral – et il faudra que Clay assiste à plusieurs événements odieux pour que sa conscience fonctionne de nouveau.

 

L’écriture plate et mécanique, justifiée car elle colle parfaitement à la vie des personnages, rend la lecture peu passionnante ; malgré cela, j’ai lu ce livre (le premier de BEE) avec intérêt. La description du Los Angeles mondain de la fin des années 80 est précise et pertinente – en passant quelques jours récemment à Hollywood, j’ai d’ailleurs en partie retrouvé ce genre d’atmosphère, où des mecs de 18 ans balancent les clés de leur coupé Mercedes au voiturier d’un hôtel de luxe. Et si l’écriture est plate, le fond est grave ; on quitte ce livre dérangé, un peu triste et un peu inquiet ; c’est certainement l’effet voulu.

 

Autre chose pour finir : je possède l’édition paperback chez vintage contemporaries ; et cette édition est très belle, avec une couverture élégante, blanche avec une petite photo sépia de LA et le titre écrit discrètement en blanc et en relief. Pour moi, un livre est aussi un objet (fichue société matérialiste !), et quand l’objet est beau, ça rend la lecture encore plus agréable.

1 commentaire:

Louis BERNARD a dit…

Merci une fois de plus... Tu m'as bien donné l'envie de lire ce livre.
Parfait, je suis en plein dans ma période US deuxième moitié du XXème, avec Salinger, Vonnegut, McInerney, Mailer RIP.
De BEE je n'ai encore lu qu'American Psycho, et à certains moments je pleurais de douleur tellement la violence de ce truc est insoutenable.