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lundi 6 août 2007

HOUELLEBECQ Michel, La Possibilité d'une Ile, 2005

Une fois de plus, on est baigné dans les premières pages de La Possibilité d'une Ile par l’impression, à la fois confortable et génante, de replonger dans le même univers, voire de lire le même livre que le précédent. En effet, le thème central du livre reprend celui des Particules Elémentaires, la disparition de l’espèce humaine, à ceci près, et c’est une immense différence, qu’ici le postulat est présenté au lecteurs très vite, d’abord compréhensible, puis franchement expliqué, jusqu’à en devenir l’épine dorsale. La marque de fabrique de l’auteur est évidemment présente, et donnera du grain à moudre à ses détracteurs : présentation crue, détaillée et répétée des relations sexuelles des personnages, parfois jusqu’à provoquer l’ennui; rascisme simpliste, etc. Une fois de plus, on objectera, quel que soit la distance que l’on veut mettre en ces postulats et soi, que Houellebecq à le mérite de les évoquer, et de taper là où ça fait mal. Sa lecture de la canicule de 2003 est, en ce sens, édifiante : il est ridicule selon lui de penser que c’est une honte de traiter les vieux comme des déchets dans un pays moderne comme le nôtre ; bien au contraire, ce traitement des vieux est impensable dans des pays traditionalistes, par exemple en Afrique, et prouve au contraire que la France est résolument moderne. Sur le Jihad palestinien, aussi, il nous offre un constat froid et net : Il ne s’impose aux jeunes que par l’obscurantisme et la terreur ; une fois engagées dans la voie de la consommation de masse et de la jouissance, les jeunes générations lui tourneront le dos avec une rapidité dramatique, comme les Européens au christianisme. Il ne serait pas difficile de souscrire à cette vision si cette remarque ne faisait pas partie d’un ensemble plus grand de rascisme islamphobe bas-étagiste, déjà présent dans ses autres romans, et qui commence à devenir une litanie qui ne choque plus. En somme, l’islamophobie de Houellebecq est comme la qualité du service dans une brasserie parisienne, on est révolté au début, puis l’habitude prend le dessus…

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