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lundi 20 août 2007

COUPLAND Douglas, jPod, 2006

6 développeurs de jeu vidéo sont installés dans le même bureau, et ils ne sont placés là ensemble que parce que leur nom de famille commence par J. Les échanges entre eux sont censés développer leur esprit créatif. Tu m'étonnes.
Autant le dire tout de suite : jPod est un livre de geek, pour les geeks, sur des geeks, par un geek. C'est très fun, mais c'est parfois crevant. Jugez plutôt : Ils passent leurs journées à parler des Simpsons, à faire des tournois de Tetris, à écrire des lettres d'amours à Ronald McDonald, à se vendre comme articles sur eBay, et à bouffer des conneries. Mais genre, tout le temps. Les références à des films ou des séries ont été à peu près suivies par l'auteur de ces lignes, les références à des jeux vidéo, nombreuses, lui sont en revanche complètement passées à côté. jPod est un livre pour lequel on se dit : "Tiens, je sais à qui ça plairait, ça". Tel que je vous parle, là, je pense à quelqu'un de mon entourage à qui ça plairait.
Imaginez ce que les personnages font : Il trouvent un immeuble d'appartements vide, ils placent un olgarythme de Tetris dans le système d'éclairage et jouent à Tetris sur la facade de l'immeuble depuis le trottoir d'en face. Allez, en vrai, dites-moi que vous avez déjà fait un truc plus cool que ça.
Douglas Coupland s'auto-référence dans le bouquin de façon d'abord discrète : l'un des personnages dit : 'I feel like a refugee from a Duglas Coupland novel', puis moins discrète : 'Hey, did you notice how Melrose Place was sooo copied from Generation X by Douglas Coupland ?', puis pas discrète du tout, quand Coupland apparaît comme un personnage dans son propre roman, ce qui aurait pu être fun mais passe un peu à côté, en fait. J'ai eu la même impression que quand Michael Moore va rendre visite à Charlton Heston, mais pas la même que quand Milan Kundera rencontre Paul à la piscine. Je sais pas si vous me suivez dans mes références, mais je m'en fous : j'essaie d'écrire comme Douglas Coupland.
Il n'en reste pas moins que l'on a là une critique acide de la génération Playstation, ce qui est toujours rafraîchissant. C'est très drôle, même quand on est largué. C'est très jeune est c'est très hype. Une critique subversive de l'esprit Corporate dans la création, aussi. Je n'ai pas lu les autres romans de Douglas Coupland, dont je sais que certains, comme le premier Generation X, sont des objets de culte absolus. Je pense que je le lirai, et que j'en lirai quelques autres.
A la lecture de ces lignes, je ne sais pas si j'ai montré que j'ai aimé jPod ou non, et j'en suis content, parce que j'en ai vraiment aucune idée.

3 commentaires:

Tristan a dit…

On dit pas algorythme, plutôt que olgarythme ?

Louis BERNARD a dit…

Ouais, tu as raison, on dit algorythme, Monsieur le nerd. Mais je crois qu'on dit Olga rythme dans certains bordels d'Odessa.

Anonyme a dit…

Ce qui m'a d'abord intrigué dans 'JPod', puis donné envie de le lire, c'est de voir la façon dont Coupland joue avec l'aspect graphique, dans roman. A la librairie, je sors le bouquin de l'étagère et je l'ouvre au hasard : là, je tombe sur des pages et des pages de chiffres qui se succèdent, et je me dis, "ah oui, tiens, c'est l'auteur de 'Génération X', ça me surprend pas venant de lui". Une fois à la maison, je découvre que l'un des personnages avait mis les autres au défi de découvrir LE chiffre érroné qu'il avait glissé dans les 10.000 premiers chiffres décimaux de pi... Et là, je me dis que 'JPod' est vraiment un Coupland pur sauce, et un bouquin génial, en plus de ça. L'auteur a également produit la série tirée de son roman, en 13 épisodes. Vous pouvez la regarder en streaming ici : http://www.tvokay.com/tv/jpod.htm

Bonnes lectures à tous...