Toutes les critiques

lundi 15 octobre 2007

LIBERATI Simon, nada exist, 2007

J'ai lu nada exist pour deux raisons simples : d'une part parce que deux de mes plus fidèles amis m'ont fait remarquer que je ne lisais plus que des trucs anglophones depuis des semaines, et qu'il fallait un peu de littérature française au risque de paraître spécialisé aux yeux de mon lectorat (composé de toutes façons probablement à 80% par les deux amis susmentionnés); et d'autre part parce qu'à chaque "rentrée littéraire" j'essaie de lire un ou deux livres de la "rentrée littéraire". Bon, aussi j'ai entendu parler de Libérati par Beigbeder chez Ardisson pour la sortie de son premier livre, Anthologie des Apparitions, et que je ne l'avais pas lu à l'époque, probablement dégoûté de la "rentrée littéraire" d'alors, pleine de Weyergans et de Houellebecq, si je me souviens bien.

nada exist est un livre de bobos adeptes de name-dropping. Très dans son siècle, même dans son année, tant les références sont contemporaines. Je me suis donné l'impression d'être has been rien qu'à l'idée de lire un livre de la "rentrée littéraire" mi-octobre. Un peu comme quand dans "Tout le Monde en Parle" ils repassaient les meilleurs moments de la semaine précédente et ça te donnait l'impression, a posteriori, d'être super daté? Ouh ! "Tout le Monde en Parle", quel vieux has been je fais ! Salut les Terriens ! Bref vous voyez le tableau.

L'action de nada exist repose sur cinq heures de la vie moche d'un photographe de mode quinqua sur le retour, Patrice, qui a une femme cancéreuse mourante, des factures impayées, deux maîtresses, une addiction à la coke même plus mondaine, une Aston Martin cassée et vraiment une vie que vous ne lui envierez pas. Il porte des pantalons de cuir et loue des chambres au Novotel pour baiser pendant la journée. Le seul bon goût dont il fait preuve est d'avoir refusé de coucher avec Sophie Marceau, on le comprend un peu. Le narrateur suit les pensées de Patrice, tout en faisant des comparaisons avec des films, des clips, des collections de couturiers, etc. C'est hyper-fatigant. Et nombriliste comme c'est pas permis. Amis lecteurs (oui, vous deux, là) : je n'ai pas aimé nada exist, on va pas se mentir. Les commentaires ci-dessous sont ouvert à vos remarques, à moins que ce ne soit l'inverse.

Voilà, j'ai fait mon devoir de lecteur français ce mois-ci, circulez il n'y a malheureusement pas grand'chose à voir, et je vais vite fait me replonger dans une ou deux belles histoires, fictionnelles et romancées, parce que la laideur du monde pluvieux des gens plus vieux, ça va bien cinq minutes, mais là c'était 421 pages, les boules. Dernière remarque sur nada exist : je l'ai acheté d'occassion au Gibert Jeune de Saint Michel (name-dropping de lieux parisiens, c'est agaçant, hein?), pour la moitié de son prix, quatre semaines après sa sortie. J'ai d'ailleurs acheté plein de bouquins comme ça. De deux choses l'une : soit l'on offre des livres à des gens assez ingrats pour se faire quatre euros vingt dès qu'on a le dos tourné; soit des journalistes critiques se font de la maille en revendant les livres que les maisons d'édition leur ont envoyé pour qu'ils puissent cracher dessus (les deux principales sources de revenus du héros dans Illusions Perdues, souvenez-vous). Que ce soit l'un ou l'autre, de grâce, continuez : des malins comme moi attendront quelques jours pour n'acheter que onze euros plutôt que vingt-deux un livre à deux balles.

2 commentaires:

Tristan a dit…

Finalement, c'est encore plus drôle quand tu critiques les livres que tu n'as pas aimé... Essaies Marc Lévy pour voir !

Un ami susmentionné

Anonyme a dit…

Nada, qui surf* sur le neant, qui n'a aucune utilité : la raison d'etre ou de ne pas etre** de ce livre a 99F***

*name dropping
**reference dropping
***buzz deja bien has been

Au plaisir de lire d'autres critiques acerbes de la litterature pour bobos...

2e ami sus(rdi)mentionné