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mercredi 8 août 2007

KAPUSCINSKI Ryszard, Ebène, 1998 et Il n’y Aura Pas de Paradis , 1978 - Par Tristan

En Afrique, Ryszard Kapuscinski a failli mourir de soif dans le Sahara mauritanien, être assassiné par des rebelles dans la jungle nigériane, ou mordu par un cobra dans la brousse tanzanienne. Il a assisté à des coups d’états, des guerres civiles, des révolutions et des contre-révolutions. Il a connu des ministres, des sorciers, des paysans et des soldats.

Journaliste polonais, il a – notamment – couvert l’actualité de l’Afrique à travers quatre décennies (de 1957 aux années 90). Décolonisation, indépendance, guerres, famines, il a tout vécu ; il a aussi, et surtout, sillonné le continent, dans des camions de fortune, des vieilles Jeeps ou des autobus surpeuplés, pour aller à la rencontre des gens : les Africains, qu’il a écouté et cherché à comprendre.

Ryszard Kapuscinski raconte ses aventures africaines dans deux ouvrages étonnants passionnants : Ebène et Il n’y Aura Pas de Paradis (avec, dans ce dernier, quelques pages sur ses péripéties en Amérique du sud). Avec style, il mêle les passages vivants, récits d’incroyables aventures, avec les passages didactiques, nous donnant l’impression d’avoir compris en dix pages l’histoire du Libéria ou du Rwanda. Il décrit aussi bien un coup d’état que le déroulement d’un banal voyage en train. Cherchant l’authentique, il choisit de vivre loin des beaux quartiers des grandes capitales, mais au cœur de la jungle ou des bidonvilles. Il s’intéresse à tout : les superstitions ancestrales, le comportement des éléphants, les conséquences de l’esclavage, le problème de l’eau… A chaque page, le lecteur se sent plus cultivé qu’à la page précédente, tout en ayant l’impression d’être plongé dans le plus passionnant des livres d’aventures : c’est le propre du reportage, un style d’écriture dans lequel Ryszard Kapuscinski s’impose comme un grand maître.

Ryszard Kapuscinski a aussi publié La Négus, Le Shah et Imperium. Je vais m’empresser de me les procurer.

Tristan

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