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jeudi 8 novembre 2007

BOULLE Pierre, La Planète des Singes, 1963, par Tristan, fidèle contributeur de ce blog

Mais pourquoi donc cette critique sur un vieux livre ultra-connu ? 1) Et pourquoi pas ? ; 2) ce vieux (et admirable) livre n’est pas si ultra-connu, beaucoup moins en tout cas que les films qui en ont été tirés, et mérite donc d’être (re)découvert. Le livre est en effet assez différent des versions cinéma, et sensiblement plus intéressant que les aventures d’un futur vieux réac en slip. (Tant que j’y suis, si quelqu’un ici veut bien m’expliquer la fin du Planet of the Apes version Tim Burton, je suis preneur ; bon, sur le fond j’ai bien compris : le héros rentre sur terre, qui est devenue une planète de singes ; le truc c’est que dans le film, les histoires de voyage dans le temps et d’univers parallèles, ça ne s’emboîte pas logiquement du tout (contrairement à Retour vers le futur, mais on s’éloigne du sujet) ; mais attention, je sais de quoi je parle, j’ai vu le film trois fois de suite, j’ai fait des schémas et tout, et ça colle pas ; bref, regardez le film et expliquez-moi, merci.)

Donc : La Planète des Singes, le bouquin. La trame est connue, un journaliste (Ulysse Mérou, le narrateur) accompagne un scientifique dans une expédition aux confins de la galaxie et découvrent une planète où s’est développée une civilisation simiesque, alors que les humains sont restés aux rangs d’animaux. Capturé, Ulysse va devoir prouver aux scientifiques singes sa qualité d’être civilisé. Bien sûr, il va devoir combattre l’orgueil, le sens commun et les préjugés des singes ; ainsi que son propre orgueil et ses préjugés. Sa situation (et ses découvertes) heurtent à la fois l’orgueil des singes et celui de l’homme qu’il est. Son aventure est une quête personnelle quasi-mystique : comment prouver que je suis un homme – un être doué de raison ? Mais au fait, qu’est ce donc que l’humanité ? Et quelle est la place de l’Autre ? Sur quoi dois-je fonder mon identité et ma proximité avec cet Autre : mon physique ou mon cerveau ?

Au-delà d’une intrigue très plaisante, même si minimaliste, et d’une écriture distanciée et un peu ironique, ce livre vaut donc pour l’incroyable universalité des thèmes qu’il aborde : l’essence de l’humanité (ou de la « civilisation »), et l’extrême fragilité de celle-ci (ou son extrême contingence, un mot qui fait toujours plaisir à placer).

3 commentaires:

Louis BERNARD a dit…

Merci Tristan !

Première remarque : Ca fait beaucoup d'orgueil et de préjugés, Mlle Austen !

Seconde remarque : Charlton Heston, avant, jouait dans un film qui parlait, donc, du respect de l'autre dans son intégrité physique. Aujourd'hui, il a perdu la Boulle.

Louis (dont même le Canard Enchaîné ne veut plus).

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